Clarification du scrutin : les listes en présence

En cette période de lancement de campagne, on aurait tendance à faire croire que plusieurs listes seraient très voisines, à la fois dans leur projet et leur positionnement politique. Il y aurait des lignes plutôt centristes (celles de M. Dietz, de M. Drapron, mais aussi la nôtre), une liste de droite soutenue par La République en marche (celle de M. Machon), et deux listes identifiées à gauche (celles de M. Catrou et d’EELV).

C’est une toute autre classification que je vous propose. Elle distingue, pour sa part, trois types de liste bien différents.

– Tout d’abord, les listes de sortants. Elles impliquent non seulement la considération d’un projet, mais aussi, et même surtout, la prise en compte d’un bilan.

* Il y a celle du maire, Jean-Philippe Machon, avec une partie des adjoints qui ont exercé sous la mandature en cours, et une recomposition avec de nouvelles personnes qui les ont rejoints. M. Machon a représenté en 2014 un espoir parce qu’il venait du monde de l’entreprise, un espoir de développement économique pour Saintes et son territoire. Or, au bout du compte, malgré la résolution de certaines friches urbaines, on a abouti à une rupture dramatique avec le monde associatif, à la perturbation des liens humains qui permettent aux services municipaux et intercommunaux de bien fonctionner, à une rupture avec les partenaires de la Communauté d’agglomération. Cela a freiné le développement économique de notre cité, ainsi que d’autres dossiers. La stabilisation du budget a été effectuée grâce à la vente de beaucoup d’immobilier, mais conserve sa part de mystère puisque des dépenses effectuées par l’établissement public de l’immobilier de Nouvelle-Aquitaine se reporteront lors du prochain mandat. Nous risquons donc de faire des découvertes relativement inquiétantes après la fin du mandat.

* La deuxième liste de sortants, c’est celle de M. Drapron, adjoint au sport mais aussi conseiller régional. Il a donc un bilan à tenir sur ces deux plans. S’est-il bien battu au Conseil régional pour que notre territoire reçoive des subventions, ou non ? Il entraîne derrière lui une partie du conseil municipal sortant, dont certains adjoints qui ont pleinement participé à la politique culturelle et événementielle de la ville, avec ses côtés incompris par beaucoup de saintais, et ses côtés excessifs sur le plan budgétaire. Cette liste de sortants partage donc le bilan du mandat de J-P Machon qui s’achève.

* La troisième liste de sortants, c’est celle de M. Dietz, qui a participé pour sa part à l’avant-dernier mandat, celui de M. Rouger. Si ce mandat avait permis de conserver les liens avec le monde associatif, malheureusement, des dérapages budgétaires avaient causé une augmentation dramatique des impôts locaux ainsi que de la pression fiscale sur les entreprises dans l’agglomération. Cet échec avait été sanctionné par les saintais en 2014. Peut-on prétendre offrir demain à sa ville une gestion saine, quand on a augmenté les impôts de 17%, sans oublier les CFE et les taxes sur enseignes entre 2008 et 2014 ? Ou lorsqu’aujourd’hui on lâche la bride en ouvrant des permanences ostentatoires ?

Ces trois listes sont donc des listes de sortants, de recomposition. Au sein de « Pour et avec les Saintais », nous n’avons pas voulu inclure de sortants, même si certains nous l’ont demandé, car nous ne voulons pas partager leur bilan. Les sortants doivent assumer leurs décisions ; les Saintais jugeront.

– Le deuxième type de liste est marqué par une affiliation partisane forte.

La liste de Rémy Catrou se dit 100% à gauche et l’assume avec clarté. Si les saintais votent pour elle, ils voteront pour une tendance politique.

La liste EELV, elle aussi, s’intègre dans une dimension très politique.

– Le troisième type de liste, c’est celui que nous voulons représenter avec « Pour et avec les Saintais ». Pourquoi nous sommes-nous retrouvés ? Pas sur ma seule étiquette MoDem de tête de liste. Je partage pleinement les valeurs fondatrices du MoDem, mais j’ai des divergences concernant tant l’alliance effectuée avec La République en marche que le manque de réaction à l’échelon national en ce qui concerne des orientations importantes de la politique du gouvernement. Cependant, dans notre liste nous n’évoquons pas des problèmes de parti, de poste, de combinaisons liées à des intérêts partisans. Tout cela ne vient que trop souvent parasiter les campagnes municipales. C’est pour cette raison que notre liste ne présente pas d’étiquette.

Nous nous sommes retrouvés autour d’un constat.

Le constat d’une cité et d’une agglomération qui pourraient davantage profiter de leurs atouts patrimoniaux et géographiques.

Le constat d’une perte de vitesse économique et d’une difficulté, notamment chez les jeunes, à rebondir après une perte d’emploi sur notre territoire.

Le constat d’une vie culturelle marquée par la fermeture et la sous-utilisation de nos musées.

Nous nous sommes aussi retrouvés autour de valeurs communes, qui sont le respect, l’écoute, le respect, la co-construction apprenante, à savoir la remise en question de nos propositions face aux réactions des autres.

Ces valeurs nous guident dans la création de notre projet, qui n’est pas politicien, mais profondément politique. Différentes sensibilités existent au sein de notre liste, mais précisément, elles nous apportent du dynamisme, et nous en tirons un consensus fondé sur la considération de l’intérêt général. C’est notre goût de l’équilibre qui le permet, dans notre fonctionnement comme dans nos propositions.

Équilibre budgétaire, car nous nous engageons à ne pas augmenter la pression fiscale sur les entreprises et sur les ménages, sans pour autant perdre de vue la générosité. Nous voulons pour preuve de cet engagement notre volonté de tenir un budget de campagne électorale responsable : point besoin de permanence outrancière, qui relève souvent du gaspillage d’argent public, les frais de campagne étant remboursés avec les impôts directs et indirects des citoyens.

Équilibre territorial, que ce soit entre la ville-centre et l’agglomération, entre le centre-ville et les quartiers, mais encore entre la rive droite, trop souvent oubliée, notamment sur le plan économique, et la rive gauche.

Équilibre démocratique, parce que nous nous engageons dans la charte de bonne conduite des futurs élus locaux, parce que nous croyons dans la collaboration avec les associations et les citoyens.

Enfin, nous nous sommes retrouvés autour d’une ambition : faire de Saintes et de son territoire un ensemble pilote en termes de développement durable, où l’emploi, l’effervescence culturelle et associative et la qualité de vie, prennent résolument leur essor.

À travers notre liste « Pour et avec les Saintais », nous proposons le changement profond que méritent Saintes et son territoire.